Pour la 4ème année, le cabinet Roland Berger a proposé à dix de ses jeunes managers de suivre une formation des plus originales : l’équicoaching. Une discipline qui met en scène les chevaux pour développer les qualités managériales. En juillet dernier donc, dix consultants stagiaires du cabinet ont pu profiter de l’une de ces journées de management agile organisées par Arnaud Camus, et sa société Académie Equicoaching, un cavalier compétiteur amateur et éleveur de chevaux de haut niveau qui propose de l’accompagnement managérial depuis 25 ans. Deux autres coachs experts sont associés : Laurence Flichy, psychologue et cavalière de compétition en saut d’obstacles, et Jean-Luc Force, ancien cavalier international de concours complet (le triathlon de l’équitation), écuyer du Cadre Noir de Saumur. « Nous faisons un brief en amont avec les RH pour connaître leurs attentes. Dans ce cas, nous avions à travailler sur la connaissance de soi, la gestion du stress et la coordination dans la gestion d’un projet en mode agile. Nous choisissons les chevaux en fonction des stagiaires, des typologies de personnes. Car ce que nous recherchons, c’est l’effet miroir. La qualité des chevaux, de haut niveau, compte pour 30% dans la qualité des formations. » Point d’anthropomorphisme dans les propos du coach. Les chevaux, êtres hypersensibles ultra communicants, appréhendent l’homme en fonction de ses propres émotions : l’anxiété, la peur, le calme, la douceur, la violence… Un cheval réagit à la communication verbale et non-verbale positive comme négative.
Pendant une journée donc, les consultants stagiaires ont eu à faire connaissance et à gérer au cours de différents exercices avec des chevaux en liberté ou en longe (en les mettant en cercle autour d’eux plus ou moins proches). « Le stagiaire choisit toujours son cheval. Le premier exercice, c’est de mettre un cheval en liberté dans un manège face au consultant qui a une mission : le faire bouger au pas, trot et galop uniquement avec son corps et sa voix. En trois minutes, nous savons décrypter la personnalité psychologique et managériale du stagiaire grâce aussi au comportement du cheval. » Parmi d’autres exercices, il y a également un travail sur la révélation du profil managérial avec un travail en longe à 3 ou 6 mètres dans le but de comprendre si le consultant stagiaire est plus à l’aise avec un management de proximité ou plus éloigné. « Pour certains, le management de proximité est la seule solution, alors nous montrons, via ce travail plus ou moins proche du cheval, les notions de pression/ non pression, et que plus de distance peut être tout autant efficace. »
Pour Arnaud Camus, qui accueille des managers de tous secteurs, le conseil en stratégie, ses hommes et femmes, a ses spécificités. « Ce sont toujours des profils qui ont une forte notion de service. Ils ont également une grande capacité d’adaptation toujours tournés vers l’objectif dans un état d’esprit entrepreneurial et de curiosité. Les points d’amélioration sont le lâcher-prise, ils ont beaucoup de choses en tête et à gérer constamment, et quelques stagiaires ne se connaissent pas dans l’image qu’ils renvoient aux autres. » Bilan de la journée : les consultants jeunes managers se connaissent plutôt bien, sauf rares exceptions, même s’ils découvrent toujours des traits nouveaux de leur personnalité, car dans ce face-à-face avec le cheval, le jeu de rôle n’existe pas.