Quand les chevaux murmurent à l’oreille des managers

Souder ses équipes ou améliorer ses capacités à diriger en se frottant aux naseaux d’un cheval ? Utilisés comme médiateurs pour aider les personnes handicapées ou en difficultés psychiques, les chevaux le sont aussi pour améliorer les relations professionnelles en entreprise.

Dans le cadre anglo-normand des Haras de Jardy, dans la banlieue ouest de Paris, un groupe de salariés de Vivendi, revient pour sa deuxième séance d’équicoaching.

Bottes ‘astiquées’, de son propre aveu, Jean-Luc Force, ancien cavalier de compétition et entraîneur olympique, livre quelques clés sur les équidés.
Il faut en effet savoir que le cheval est la fois un animal ‘inquiet’, qu’il ‘doit comprendre la situation’ et se trouver ‘dans une situation confortable’ pour effectuer ce qu’on lui demande, explique cet ancien écuyer du Cadre noir de Saumur.

Un peu comme un salarié en somme…

Attention, il ne s’agit pas ici de monter à cheval – ce qui pourrait dérouter un certain nombre de stagiaires – mais simplement de faire des exercices à pied, aux côtés de l’animal, parfois avec une longe (corde reliée au cheval).

L’idée est d’établir le contact avec l’animal et ce n’est pas si facile. Car en cas d’indication contradictoire, flottante, par le son de la voix, le geste ou même l’attitude corporelle, c’est simple, le cheval ne comprend pas, et donc ne bouge pas, fait n’importe quoi, voire se couche par terre… La clarté des consignes est primordiale.

‘Le cheval est très sensible et va capter vos émotions, ce qui va permettre à chacun de mieux se connaître et à l’équipe de mieux fonctionner’, décrypte Laurence Flichy, psychologue, en expliquant ‘l’effet miroir’ généré par le cheval.

En quelques secondes, il renvoie doutes, contradictions, manque ou trop plein d’autorité, ou encore manque de conviction. Contrairement à un chien, le cheval n’a pas le projet de faire plaisir, expliquent les formateurs. ‘Il ne va vous suivre que s’il reconnaît en vous un leader sécurisant’, ajoute Laurence Flichy. Passionné de chevaux, Arnaud Camus, l’un des trois fondateurs avec Laurence Flichy et Jean-Luc Force de L’Académie équicoaching, pionnière de ce micro-secteur, précise que lorsqu’il reçoit des ‘Codir’, des comités de direction, il a besoin de prendre  des ‘chevaux très musclés’.

‘Resserrer les liens’
Pour cette deuxième journée, les stagiaires vont devoir diriger deux chevaux en même temps dans le manège, les mettre au pas, puis trotter, les faire changer de sens, galoper, en s’aidant d’une ‘chambrière’, sorte de fouet utilisé en équitation.

Déjà enthousiaste après sa première journée, Zhora voit des similitudes entre la communication avec le cheval et celle qu’elle a avec son enfant autiste. ‘Le rapport est dans les gestes, la voix, ce sont des petites choses’, analyse-t-elle.

Pour la responsable formation de Vivendi, Véronique Driot-Argentin, aussi cavalière, cette formation permet de ‘resserrer les liens’ ou de ‘régler des problèmes’. ‘Certains salariés qui n’osaient pas, osent donner leur avis, et cela les a métamorphosés’, explique-t-elle.

Lorsqu’elle a parlé de cette formation pour la première fois, ‘on l’a regardé comme une extraterrestre’, raconte-t-elle. Mais maintenant, ‘tous les services vont y passer’.

Derrière l’amélioration du management, il y a aussi l’idée de ‘performance’, comme le relève la plaquette de présentation de la formation : ‘le cheval au service de la performance’

Laure semble à l’aise dans l’exercice du ‘miroir’. ‘Appliquée, dans le contrôle, bonne aptitude à gérer le binôme de chevaux, à peine un ‘petit couac entre les deux’ qu’elle a eu des ‘difficultés à gérer’, débriefe la psychologue.

Après chaque exercice, les formateurs commentent, à mots choisis.

Philippe, lui, ne s’est pas senti ‘en osmose’. ‘Tu es plus à l’aise dans la relation individuelle que face au groupe’, lui glisse Laurence Flichy, et ‘sobre dans ta façon de communiquer mais parfois cela ne rend pas les choses très claires pour l’autre’.

L’exercice par équipe, trois personnes pour guider un cheval, ne pardonne pas le manque d’organisation et d’esprit d’équipe. L’exercice tourne au fiasco pour l’une des équipes.

‘Qui était le leader ?’, interroge la formatrice. ‘Le cheval !’, ironise Sandrine, qui raconte avoir eu une ‘révélation’ lors de la première journée d’équicoaching, au cours de laquelle elle a fondu en larmes.

 

 

 

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